Master en alternance et insertion professionnelle par Sabrina Rodes
Master en alternance : un projet d’avenir
Depuis quelques années, on assiste à l’émergence de l’alternance dans le supérieur et notamment pour le niveau I, soit l’équivalent du Master. Les Masters en alternance couvrent désormais tous les grands domaines de compétences : du management au commercial en passant par les métiers techniques.
Le ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue Social a recensé environ 630 000 jeunes, de 15 à 29 ans, inscrits dans le projet de l’alternance pour l’année 2012. Les contrats d’apprentissage représentaient 435 000, soit 69 % contre 195 000 pour les contrats de professionnalisation, soit 31%.
Parmi les 111 405 jeunes qui faisaient des études supérieures en alternance en 2010-2011, 30 142 suivaient un cursus de niveau I.
Un parcours sécurisant
Dans une conjoncture économique plutôt instable, l’enjeu pour les alternants en Master est de conjuguer les études et l’expérience professionnelle afin d’optimiser leur employabilité.
Quand nous échangeons avec les alternants, nous constatons que le critère du salaire à la sortie est déterminant dans leur choix de l’alternance comme nous le confirme cet alternant d’Euridis : « Je viens de terminer mon Master et j’ai été embauché dans mon entreprise d’accueil à 40 K€, avec voiture de fonction » avant de renchérir : « si j’avais suivi un parcours en initial, j’aurais certainement mis plus de temps à trouver un travail et on ne m’aurait pas proposé un salaire aussi élevé pour un junior».
L’alternance a l’avantage de permettre aux étudiants de financer leurs études, de bénéficier d’un salaire au cours de leur cursus et d’être embauché en CDI à un salaire intéressant dès leur sortie. Selon les statistiques d’Euridis, 93% de nos diplômés trouvent un CDI en moins de 3 mois et la rémunération moyenne tourne autour de 41 K€.
Master en alternance : voie royale vers l’emploi
Si les Masters en alternance gagnent du terrain, c’est parce que l’expérience cumulée par l’alternant en 2 ans est considérée comme une année temps plein par les recruteurs. En comparaison, les Masters en initial sont soldés par les stages de courtes durées (6 mois au plus) et garantit moins l’accès à une embauche. Dans ce cas de figure, l’entreprise n’a pas suffisamment de recul pour évaluer le travail du stagiaire. Si l’on s’accorde aux dires des maîtres de stages, il faut au moins 6 mois pour qu’un jeune comprenne bien l’écosystème d’une entreprise, appréhende ses offres et demandes. L’alternance de niveau I (Master 1 et 2) s’inscrit sur une durée de 2 ans et permet, d’une part, aux jeunes de faire leurs preuves et, d’autre part, à l’entreprise de miser sur le bon candidat pour une embauche. On peut ainsi parler d’un système « win/win » où chaque acteur trouve son compte à la fin de la partie !
Favoriser la culture d’entreprise
Les jeunes qui choisissent la voie de l’alternance pour leur Master acquièrent, en plus des compétences, de la maturité et développent leur culture d’entreprise comme en témoigne ce maître d’apprentissage : « Ceux qui s’inscrivent dans un programme d’alternance sont confrontés à la réalité des entreprises, avec leurs enjeux, leurs succès, leurs contraintes économiques et leurs modes de fonctionnement. Cette vision de l’entreprise est encore plus importante pour un alternant en Master car en tant que futur cadre, il serait capable d’intégrer son poste et d’appréhender son travail tout en intégrant cette dimension 360°. »
Les entreprises qui considèrent l’alternance comme un moyen de recrutement ont pour objectif de former pour recruter. Mais la réussite de l’alternance dépend de 3 facteurs :
– L’investissement du jeune en entreprise
– La politique d’alternance de l’entreprise mais sutout l’accompagnement du tuteur
– L’implication et le suivi de l’école par rapport aux jeunes et aux entreprises
Ce n’est qu’en combinant ces trois éléments qu’on arrivera à obtenir les résultats que nous décrivent ce maître d’apprentissage plus haut. Quand ce résultat est atteint, la probabilité pour que l’alternant trouve un emploi pérenne à l’issue de ses études est très élevée.
ENCADRE NO. 1
Financement de la formation
En contrat d’alternance, les frais de formation sont pris en charge par l’entreprise et l’alternant perçoit un salaire qui peut aller jusqu’à 100 % du Smic. Dans le cadre des études en initial, le coût de la formation revient à la charge de l’étudiant et il perçoit une indemnité mensuelle lors de son stage.
Le modèle de l’alternance est bien encadré par la loi et permet aux jeunes de bénéficier du statut de salarié avec 5 semaines de congés payés, la sécurité sociale ainsi qu’une carte d’étudiant.
ENCADRE NO. 2
Le projet de loi sur l’alternance
Dans le cadre du pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi, le gouvernement s’est fixé comme objectif d’atteindre 500 000 contrats d’apprentissage d’ici 2017, soit 80 000 de plus que l’état actuel. En 2012, le nombre de jeunes en apprentissage a augmenté de 1% par rapport à 2011. Au vu de l’engouement des jeunes pour l’alternance, une croissance est également attendue pour les cursus Niveau 1 (Master) en alternance en 2013.
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