« Former les hommes, ce n’est pas remplir un vase mais allumer un feu »
Aristophane
Les formations à vocation professionnelle ont le vent en poupe et connaissent une reconnaissance institutionnelle qui ne se dément plus. La presse met régulièrement à l’honneur ces formations, apparues au début des années 1970, qui ne cessent d’innover en terme éducatif. Petit retour sur ce phénomène de société…
2002 : un tournant dans la reconnaissance des formations professionnelles
En 2002, les pouvoirs publics ont créé le Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP dans le jargon) afin de recenser dans une même nomenclature les formations dites « diplômantes » reconnues par l’Education Nationale et les formations « certifiantes » reconnues par le Ministère du Travail. Pour schématiser, les premières ont tendance à mesurer des niveaux de connaissances académiques quand les deuxièmes évaluent des compétences professionnelles ; les unes octroient des diplômes quand les autres délivrent des titres certifiés. La grande nouveauté du RNCP a été de mettre sur un pied d’égalité les diplômes et les titres, tout en en attribuant un label de qualité à l’ensemble des formations qui sont inscrites dans ce répertoire. Une reconnaissance tardive comparativement à l’Allemagne ou aux pays nordiques qui ont compris depuis bien longtemps l’importance des formations professionnelles dans la création de valeur pour leur économie.
« Pro » is beautiful
La reconnaissance des formations professionnelles s’appuie sur des avantages évidents qui bousculent le monde de l’éducation. L’insertion professionnelle représente l’atout n°1 des cursus professionnalisants. Elle dépasse la plupart du temps les 90% et peut avoisiner les 100% quand le secteur et le type de métier sont en tension. En mettant l’accent sur l’acquisition de compétences opérationnelles, en ayant recours à des formateurs issus du monde professionnel, en développant les mises en situation, ou encore en adaptant les programmes aux évolutions des entreprises, les écoles à vocation professionnelle ont acquis un avantage concurrentiel incontestable en termes d’employabilité et d’insertion sur le marché du travail. La crise économique qui sévit depuis la fin des années 2000 n’a fait qu’accentuer cette tendance de fond. De surcroît, les formations professionnelles sont les plus à même de bénéficier des dispositifs d’alternance et d’apprentissage. L’Etat français et les branches professionnelles favorisent depuis plusieurs années les diplômes professionnels pour qu’ils soient prioritaires en termes de financement publics. Ces dispositifs qui étaient réservés à l’origine au plus bas de qualification, se sont étendus aux cycles Masters. En conséquence, les étudiants peuvent financer leurs formations tout en étant rémunérés à un niveau proche du SMIC. Bonne nouvelle : le Ministre du travail a fixé un objectif de 500.000 apprentis en 2015 afin de muscler la professionnalisation des étudiants français.
Le succès des formations professionnelles n’est pas prêt de s’estomper. La preuve : alors que les écoles professionnelles montent en gamme en termes de culture générale et de conceptualisation, les formations universitaires tentent de professionnaliser leurs cursus.
Par Erwan Poiraud,
Directeur pédagogique d’Euridis,
l’Ecole supérieure de commerce des Hautes Technologies
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